Bénarès
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:: Le mythe. Bénarès est une ville sacrée. Le Gange qui symbolise les cheveux de Shiva a une fonction purificatrice. Se faire incinérer à Bénares c'est aussi rompre le cycle des réincarnations et accéder au Nirvana. La frénésie religieuse a encore plus sa place ici qu'ailleurs en Inde. Dans le petit monde des voyageurs, Bénarès est auréolée d'une aura mystique. Il y a une "énergie" dans cette ville. Qu'en est-il exactement ? Autant le dire, on a été secoués. D'abord le côté BD avec ses palais décatis, comme reflets d'une splendeur d'antan. La lumière brumeuse du petit matin qui semble isoler la ville. Ensuite le spectacle le long des ghats, ces escaliers qui longent le Gange sur près de 7 km. On y vient pour prier, se laver (se purifier), se raser (les femmes pèlerins font don de leurs cheveux au fleuve), jouer au cricket, laver son linge, faire l'aumône aux saddhus, pratiquer le yoga, faire sécher des bouses de vaches... ou regarder ce cirque coloré. On y entend pêle-mêle de la musique pop hindi, le bruit des conques et des cloches agitées lors des prières.
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:: Ayatollahs hindous
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:: boiriez-vous de cette eau ?
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:: Crémations. Accompagné d'une fanfare style New Orleans, un cadavre est apporté près du ghat Harishchandra, le deuxième ghat crématoire de Bénarès. Les crémations se font en plein air devant les badauds : touristes affolés et indiens désoeuvrés. La famille du mort est grave mais ne montre pas son chagrin. L'événement est très lent, sans rituel, sans mise en scène de la mort, sans prêtre. Et le cadavre semble parfois très seul. Enveloppé de tissu et papiers dorés, recouvert de colliers de fleurs, le cadavre est plongé dans l'eau purificatrice du Gange, puis déposé sur le bûcher. Le spectacle devient alors comme surréaliste. Au travers de la fumée blanche qui s'échappe du bûcher on voit soudain un pied en l'air. Parfois les bras calcinés s'élèvent vers le ciel. Une autre fois, cette tête chauve restée accrochée à un corps incandescent. L'odeur, un mélange de plantes odorifères, de charbon de bois et de chairs brûlées déclenche le hurlement des chiens qui espèrent un morceau de viande. Des visions sidérante : des enfants lavent énergiquement du linge, la poussière de cendre se déposant sur les vêtements qui sèchent. Une brochette d'hommes regarde nonchalamment les bûchers en se brossant les dents. Ce chien qui enterre un os tombé ou cette chèvre qui vient manger les fleurs tombées du bûcher en flamme. Impossible de rendre compte du choc, mélange de sensations fortes, de voyeurisme, d'écoeurement et d'émerveillement. On ne pourra plus jamais faire un barbecue comme avant !
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Note : Nous tenons à préciser que les photos de bûcher en haut sont de Pashupatinath - le Bénarès Népalais - les photos des bûchers funéraires y étant autorisés au contraire de Bénarès. | |
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::qyam |
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