La Paz

 
     
 

 

Une capitale-marché à 4000m

La Paz est une ville un peu folle.

Premièrement, quelle idée d'aller nicher une capitale dans un creux du plateau à 4000m ?

Deuxièmement, quelle idée d'en faire un hypermarché à ciel ouvert au lieu de mettre tous ces étalages dans un carrefour bien de chez nous ?

Rayon fruits & légumes, en face de la cathédrale San Francisco. Beauté&Santé, vers la place Mendoza.

Jeans, maillots de bains et jupons traditionnels ? En montant vers le cimetière. Broderies pour touristes et foetus de lama séchés pour les esprits, sur la rue Huilanchi.

Ceux qui se plaignent des encombrements de caddies chez Carrefour le samedi devraient essayer les courses-embouteillage à l'échelle d'une ville comme La Paz.

 

 

Coca no es cocaina

La feuille de coca est cultivée et mastiquée depuis des siècles en Bolivie pour lutter contre la faim, la fatigue et l'altitude.

D'un autre côté, on ne peut nier que l'un des débouchés de la coca soit la fabrication de la cocaïne (Coca + Kérosène + Acide chlorhydrique!!). Les USA font pression et exercent divers chantages pour obtenir la destruction des champs de coca.

Même si leurs buts sont compréhensibles, leurs moyens brutaux et simplistes déclenchent une forte opposition.

Un José Bové Bolivien

Face à cet impérialisme ethnocide yankee, un homme s'est levé parmi la foule, tel un Che Guevara du XXIè siècle, voire un José Bové Bolivien : Evo Morales, leader du mouvement cocalero.

Indigène, cultivateur de coca, défenseur des traditions et partisan de solutions nationales, il se fait le porte parole d'un mécontentement et d'un ras le bol des ingérences américaines.

Les doutes...

Restent quelques questions :

  • par qui a été financé sa campagne ?
  • pourquoi la majorité de la culture est de feuille trop épaisse à mâcher ?
  • comment des villages amazoniens possèdent-ils des liaisons régulières avec Miami et des palaces Hollywoodiens ?
  • est-ce responsable de maintenir que la cocaïne n'est qu'un problème interne à la société américaine ?

Les leçons...

- Bref, méfions-nous de l'anti-impérialisme américain qui nous ferait accepter et considérer un peu vite comme héro romantique tout homme politique s'opposant à Uncle Sam. Les nostalgiques guérilleros du Monde Diplomatique sont séduits mais peut-être, nous semble-t-il un peu aveuglés.

- Le débat sur la production de coca devrait être un débat national au sein de la Bolivie. L'attitude brusque et manichéenne des Etats Unis spolie la Bolivie de ce débat démocratique. Evo Morales est devenu un moyen de se ré-approprier une fierté nationale et de rejeter les USA. La coca et ses débouchés vers la cocaïne deviennent secondaires.

pour aller plus loin : article du Monde Diplomatique sur la lutte paradoxale anti-coca des USA

les USA alliés des cocaleros ?

Trois jours avant les élections, l'ambassadeur américain a déclaré qu'il déconseillait aux boliviens de voter Evo Morales, s'ils ne voulaient pas que les relations entre les pays deviennent "una pesadilla" (un cauchemar!!). Cette déclaration a tant secoué la fierté des boliviens qu'elle a sûrement contribué à la 2nde place surprise de Morales.

 

 

 

 

L'ombre d'Uncle Sam

L'anti-américanisme va bon train en Amérique du Sud.

Il faut avouer que la pression yankee sur son pré carré Sud-Américain peut traumatiser : remplacement de régimes trop gauchistes par des dictatures, menaces dans les campagnes électorales, chantages économiques par l'intermédiaire des institutions financières internationales...

Résultat : les Boliviens ont failli élire un cocalero ne serait-ce que pour leur faire la nique.

La Guerre des Eaux

"Les boliviens ont infligé une défaite significative au capitalisme global, sa première déroute".

Episode 1 : En avril 2000, poussé par le FMI et ses solutions drastiques, le gouvernement cède le marché de l'eau du secteur de Cochabamba à une transnationale américaine qui annonce une augmentation de 35% des tarifs.

Episode 2 : Les campesinos liés au mouvement d'Evo Morales se révoltent et malgré l'armée obtiennent le départ de la multinationale. D'où la déclaration ci-dessus d'un de leur leader.

Episode 3 : la multinationale poursuit le gouvernement bolivien. Et qui est le juge impartial dans cette affaire? L'OMC! Impar quoi ?

pour aller plus loin : article du Monde Diplomatique sur les effets de la privatisations de l'eau

 

 

 

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Ville de charme et ville fantôme des lagunas rouges et verts, flamands roses et western de S. Léone Hallu dans un désert de sel. Un fleuve s'effondre Charme d'un pays en plein désarroi Des glaçons au curaçao bleu un marché haut en couleurs 5km au dessus de la mer un hypermarché ville un air de méditerranée dans les hauteurs l'enfer de la jungle
janv-août 2003
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