Ah enfin de la lumière, des couleurs, des bruits, de la chaleur. Après Santiago, on tombe complètement sous le charme !

Des milliers de petits cubes de maisons de tôle ondulée bleu, jaune, rouge, vert, rose, agglutinées les unes sur les autres et partant à l'escalade du cirque de colines faisant face à la mer.

On comprend que ce soit la ville d'élection pour les voyages de noces, les week-ends romantiques des Chiliens et les chansons d'amour populaire. Valparaiso de mi amoOOoor !

Même après deux semaines sur place, je m'émerveillais encore de découvrir à l'angle d'une rue la vue des maisons étagées en hauteur.

La décision est donc prise de se prendre comme petit pied à terre dans l'hémisphère Sud, la magnifique maison de Pablo Neruda, irrésistible avec ses couleurs, ses recoins et ses objets hétéroclites de voyages, où nous passerions des journées au bord de la baie vitrée de sa chambre éclectique, à se plonger dans la vue panoramique de tout le site en amphithéâtre de Valparaiso.

Bon, autant être honnête tout de suite...

...j'ai pas aimé (Mais apparemment je ne suis pas le seul.)

L'impression d'une grande capitale fantôme laissée à l'abandon. Les rues vides, les anciennement beaux bâtiments coloniaux qui perdent leurs crépis, les grands terrains vagues/parkings désertés dans la journée, et ce voile jaunâtre de pollution qui donne à toute la ville une mauvaise mine de lendemain de fête.

Et le froid omniprésent, sous la douche, dans les rues, dans les cafés, dans la chambrette moisie avec la fenêtre à moitié cassée, sifflant avec le vent. Chaude ambiance !

Désolé d'être si dur. Peut être que dans d'autres occasions, j'aurais apprécié davantage le site superbe, encadré par une sierra à 2000m et la chaîne des Andes à 6000m (dommage que le voile de pollution reste coincé à 1000m !), ou le quartier de Bellavista avec ses séries de restos colorés, ou le marché central en architecture fin XIXe.

Bref, rendez-vous raté avec la ville. Cela explique beaucoup par réaction mon enthousiasme pour Valparaiso où j'ai emmené Aline directement à son arrivée.

Pinochet ou Tunick ?

4000 personnes se déshabillent dans les rues de Santiago alors que le Chili jette un voile pudique sur son passe

A notre arrivée, l'information se partageait entre 2 faits majeurs.

La venue de Tunick : 4000 personnes se sont mises nus dans les rues. Les journaux en ont fait des gorges chaudes et y ont vu la catharsis du Chili, l'ouverture d'une nouvelle ère.

En comparaison, l'avortement officiel de la procédure contre Pinochet et le renoncement de celui-ci à son poste de sénateur a donné lieu a des commentaires plus prudents. Depuis son retour de Londres, Pinochet se débat pour ne pas etre jugé, la cour suprême ayant finalement décidé que son état de santé était trop fragile pour qu'il puisse être poursuivi pour ses crimes. Par voie de conséquence et surtout pour éviter définitivement la menace d'un procès, il a renoncé a la politique pour ses memes raisons.

Les journaux ne pouvant ouvertement se féliciter de cet événement, la photo de Tunick ne vient-elle pas à propos pour symboliser qu'une nouvelle page de l'histoire du Chili vient d'être tournée?

Pinochet jouit d'un grand prestige au Chili. Une majorité des chiliens le respectent et lui sont reconnaissants d'avoir éloigné du pays le spectre des guérillas (au contraire de la Colombie), d'avoir jeté les bases d'un développement économique stable et durable (au contraire de l'Argentine), d'avoir conservé les frontières du pays.

La propriétaire d'une hospedaje à Valapraiso alors que Dom et elle regardaient la télé :

- Conoces Pinochet ?

- Si es famoso.. (Dom qui marche sur des oeufs)

- Es une buen presidente! Muy bien para Chile. (en levant le pouce)

Les cartes des restaurants chiliens contiennent un nombre impressionnants de sandwiches : Lomito, hamburgusa, churrasco, completo, burras luco... chacun pouvant être avec salade ou/et tomates et/ou avocat. Le choix fut souvent cornélien!

Les accompagnements sont très très tres souvent à base de patate : frite, puree ou en robe de chambre.

Autant dire que nous n'avons pas été bouleversés par la gastronomie chilienne.

Petite exception pour le poisson copieusement recouvert de fromage ! J ai enfin pu convaincre Dom que ce n était pas une hérésie.