Mongolie suite

 
       

 

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Naadam à Tariat
Les olympiades mongoles

Grand jour : ouverture du Naadam, les Jeux Olypiques mongols. Notre petite ville provinciale se remplit de gens dans leurs vestes de feutre traditionnelles.

Course de chevaux

1ère épreuve : les canassons. Le futur champion déboule. C'est un gosse, moins de 10 ans, qui oscille de fatigue. Suit une ribambelle de gamins, désarticulés par la fatigue après 15 km de course au triple galop, la plupart montant à cru.

Parfois un cheval seul cavale au milieu : les cuisses d'enfant n'ont pas tenu. C'est impressionnant, mais vraiment cruel comme traitement pour ces gosses, on en a presque les larmes aux yeux

La lutte

Dans la lutte mongole, beaucoup est dans le show : les drapeaux, les décorations des dignitaires, les prêtres-arbitres. Le pompon revient aux lutteurs : imaginez des armoires à glace comme notre copain Namtok (136 kg), pudiquement vêtu d'une courte veste et d'un slip rose clouté. Un look Spartacus dans une soirée gay.

Le lutteur entame une danse rituelle mimant un oiseau. Les matches eux-mêmes sont assez vifs. On assiste même à de belles figures de lutteurs volants.

 

 
 
Gosse-jockey à cru

Comme à Rolland Garros

Lutte mongole en dessous roses
 
   

 

 

 

 

 

 

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Tariat -> Tosontsengel : 180 km - 10h : 18km/h (sans arrêt)
Le salaire de la peur

Après 3h de stop sans voir passer une voiture, on craque pour un double camion-citerne. Une fois installé, on comprend pourquoi il compte arriver à minuit : le compteur oscille entre 0 et 20 km/h. Je prends notre chauffeur taciturne pour Yves Montand dans le Salaire de la Peur, sur la piste en nid de poule, quand il avance en escargot pour éviter que le chargement ne nous volatilise tous.

Encore de magnifiques paysages, vues orageuses sur le lac, reliefs verts et ocres, avant que la pluie noie le reste du voyage.

A l'entrée du village, un gardien refuse de nous laisser passer sur un pont. A raison : des enfants pêchent à travers les trous, une Jeep fait voler des planches de bois pourries à son passage ! 1000 tugriks plus tard, notre chauffeur s'engage quand même. J'imagine les roues percer le pont et les deux citernes d'essence s'effondrer et nous envoyer en flamme.

 

 
 


Assiette d'hospitalité sous la ger :
pain et crème séchée


 
   

 

 

 

 

 

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le bol de l'hospitalité

Dans chaque ger, on est accueillis par un festival de produits laitiers savoureux.

  • du lait chaud, goûteux et crémeux à peine sorti de la chèvre ou de la vache.
  • du fromage séché, dur à se casser les dents au goût acide.
  • du yaourt, chaque fois une saveur différente, acide, amer, doux, onctueux...
  • de l'ouroum, une sorte de crème/beurre, qui ressemble à une omelette séché.Etonnant au départ, mais délicieux.
  • le thé au lait. De l'eau, du lait, très peu de thé, du sel. Cela semble bizarre, c'est très bon, très sain. On en redemandait !

 

 

 

 

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Tosontsengel -> Uliastai : 200km - 6h (mais 9h d'attente)
Entre tentative de stop et attente de Jeep, une journée entière à faire des p'tits bacs dans l'espoir d'une voiture. On ne part que le soir.

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Ger family

Camping dans une large vallée tapissée de vert moussu et lumineux. Des gers parsemées, des troupeaux de chèvres et moutons. Les montagnes au sud sont brunes comme des dunes et plongent dans une brume de vert.

Dans ce petit coin de paradis, un homme prend pitié de Dom en train de pêcher et nous propose d'aller plutôt voir sa famille. Quatre gers : on doit faire la tournée, ce soir et s'il le faut le lendemain matin.

Dans chaque ger, on nous accueille avec le bol de l'hospitalité (miam) pour souhaiter la bienvenue au visiteur. Parfois on nous offre la boîte à priser. Parfois de l'airag (alcool de jument fermenté), ou de la vodka. On rentre prudemment, en se mettant sur de petits tabourets sur la gauche. Le reste de la famille nous fait face, les enfants souvent assis sur le lit en rang d'onion, la maman près du poêle. Souvent on nous parle, parfois la vie continue comme si nous n'étions pas là.

Dans ces gers, on craque pour les enfants : un bébé emmailloté dont on ne voit que la tête joufflu, un p'tit gars les cheveux en pétard aux yeux malicieux dans les bras de son papa qui lui fait des câlins, deux petites filles, chamois d'Uliastai, qui regardent attentivement Dom leur faire un dessin de leur ger.

 

 
 


C'est grave docteur ?

 
   

 

 

 

 

 

 

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le mouton

Alimentation mongole : produits laitiers, on aime, le mouton, plus du tout.

Ils adorent le mouton qu'ils mangent par énormes morceaux, en rongeant sur les os la moindre parcelle de chair.

Le premier ragoût nous a beaucoup plu. Mais ensuite le goût devient trop fort (midi et soir) et l'odeur nous poursuit partout. Le choix est entre nouilles au mouton, soupe au mouton ou soupe de légumes (au mouton).

Définitivement dégoûtés !

 


 

 

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Uliastai -> Kharkhorim : 600km - 50h (dont 29h de panne)

Galères de bus

Un minivan part pour Kharkhorim. Cela semble tout simple : on monte, on arrive 20h après, plus de stop, le rêve !

Quelques heures plus tard dans une jolie vallée. Dom retente la pêche en imitant deux mongols, on vient de manger dans les gers voisines une bouillie visqueuse parfumée au mouton (notre pire souvenir culinaire), du beurre avec pain et sucre, du yaourt, de l'ouroum. La Mongolie, un paradis ?

Aquelques mètres de nous, le moteur décapité est en mille morceaux. La veille, panne. Le chauffeur est parti chercher des pièces de rechange. Nous, on attend après une nuit sous la tente...

Le soir, le moteur est remis d'aplomb avec des pièces en cartons. Il lâche à nouveau 15km plus tard. Au total : 29h d'attente. Le pire étant le passager alcoolique qui descend bouteilles de vodkas ou d'airag et nous prend à parti !

 

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Le monastère d'Erdene Zuu

Nous sommes récompensés de ce voyage infernal par le monastère de Kharkhorim.

Prières des lamas avec la voix métallique d'un petit garçon, toujours entre rap et techno.

Et cette ambiance surchargée : les murs tendus de broderies aux couleurs vives, les autels kitsch et leurs statues dorées, l'air saturé du parfums de l'encens et des bougies. On s'amuse à détailler les peintures des Dieux terrifiants du panthéon bouddhiste. Des squelettes qui se fendent la poire, des yeux qui tombent de l'orbite avec une traînée de sang, des hommes empalés par les fesses, des monstres qui tirent la langue en faisant l'amour, des auréoles de feux. Ce n'est pas sobre mais ça éclate de couleurs et de mouvements.

Le religion tibétaine a réussi à survivre tant bien que mal aux purges de Staline (17.000 moines disparus).

 

 
 
Offrande à un Ovoo chamaniste

Bouddha par Zanabazar, maître sculpteur et Bouddha réincarné.

Moulins à prières
 
   

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Le mongol

Le mongol fait partie des langues ouralo-altaïques qui réunit curieusement le turque, le kazakh, le hongrois, le coréen ou le finnois.

Indispensable de maîtriser certaines phrases basiques pour trouver les transports, négocier les prix, papoter avec le monsieur qui s'installe devant nous pendant que l'on commence nos pâtes.

Mais cette langue est bougrement dure : prononciation et grammaire. Même le langage gestuel en dernier recours pose problème. Comme Namtok, le lutteur de Tariat qui nous offre un festival de mime, le soir dans la ger : il empoigne ses tripes, se taillade le ventre, fait l'oiseau, s'essuie le front pendant que son copain lama fait des gestes de danseuse classique.

On ne comprend rien, mais on rit beaucoup !

 


 

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Kharkhorim -> Ulaan Baator: 400km - 14h : 28 km/h (peut mieux faire)

On porte la poisse?

Avatar 1 : 45 minutes de pluie diluvienne, tout devient blanc. Les routes se transforment en torrent, des tourbillons d'eau s'enfoncent sous la chaussée qui menace de s'effondrer. A plusieurs reprise, nous sommes obligés de nous arrêter pour attendre que le niveau d'eau baisse.

Avatar 2 : Au niveau de la roue, de la fumée blanche. Encore une fois le chauffeur se révèle un as de la mécanique, il démonte, tape a coup de marteau pour décaper les pièces qui ont fondu. Mais encore quelques heures de perdues.

Avatar 3 : On s'enlise dans la boue. Des heures d'attente. On pousse. On attend à nouveau. Un camion nous tire. La voiture hoquette, mais poussive continue son chemin.

Epilogue : On arrive à 5 heure du matin, on doit dormir sur le palier de la guest house. Quel pays, mais que d'images en tête !

 

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