lesdogons
         
   

 

 

:: Comment ça va ?


Notre guide croise un passant :

- Bonjour

- Bonjour
- Comment ça va ?
- Ca va bien
- Et la famille ça va bien?
- Ca va
- Et la santé, ça va ?
- Ca va bien. Et toi comment ça va ?
- Ca va très bien
- Et la famille ?
- Ca va
- Et la santé, ça va ?
- Tout va bien
- C'est très bien
- Bon, c'est bien

 

Ceci dûment accompagné de serrements de mains et claquements de doigts au début, au milieu et à la fin ; la scène pouvant se répéter une vingtaine de fois dans une journée.

Attention : Il s'agit d'une version allégée. Avec des anciens, il convient de broder un peu. On a été témoin d'une salutation de 24 répliques. Record à battre !

 

 

 

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Quand Marcel Griaule étudia les Dogons, considérés comme frustres voire dangereux, il révéla l'une des cultures africaines les plus riches et fascinantes. On aura pu confirmer pendant les 8 jours de randonnée dans leur pays, à quel point ces Dogons sont "space".

 
     

 

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Les "Space-Dogons"

Tout est étrange.

D'abord les salutations interminables qu'on entend s'égrener comme des litanies tout le long de la journée.

Il y a aussi ces villages, agglutinement de petites cases coiffées d'espèces de chapeaux de sorcière. Vu d'ensemble on dirait un croisement de village de Stroumphs et de Tolkien.

Plus bizarre encore, sur la falaise omniprésente, les centaines d'alvéoles comme des ruches ou des termitières servant de tombeaux aériens. Ce sont les anciennes habitations troglodytes des Telems, ancien peuple magicien et mystérieux, aujourd'hui disparu dans la forêt.

 

 

 
 

 

 

 

 

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Totems&Tabous

Intimidant aussi toutes ces règles et ces interdits, ces cailloux posés sur le chemin avec une intention indéchiffrable. Une touriste se voit infliger une amende de 1 boeuf + 1 chèvre pour avoir emprunté un passage interdit aux femmes !

On comprend mieux que ces gens soient si spéciaux quand on découvre l'élément le plus structurant et hallucinant de leur culture : la cosmogonie. Comment être normal quand vos dieux s'enfoncent au sein de leur propre sexe-fourmillière, ressortent sous forme d'eau-parole, expectorent des fils de leur bouche-tisseuse, vomissent des vieillards-serpent sous forme d'os-village, village lui-même corps humain, lui-même cosmos ?

Autres bizarreries : les chapeaux-bicornes tissés à pompons, les masques de 10m de haut, la bière de mil et noix de kola que les jeunes offrent aux vieux pour se faire raconter les histoires anciennes.

C'est pour garder le maximum de ce qui nous a frappé parmi ces extra-terrestres que nous nous sommes réservé une deuxième page fourre-tout. Libre à vous d'y jeter un oeil pour pénétrer un peu plus l'Univers étrange des "space-Dogons"...

 

   
 

 

 


:: Cosmogonie

Extraits du livre de Marcel Griaule, pour donner une idée de l'étrangeté et de la poésie de la pensée Dogon :

"Elle s'enfonça dans son propre sein, dans sa fourmillière"

"Achevé en parole et en eau, le nouveau génie, expectoré, montait au ciel."

"Ses lèvres se confondirent avec les bords de la fourmillière qui devint bouche et s'épanouit."

"Le Septième se présenta côté crâne et le déglutit (...) Il vomit dans la tombe le produit de la métamorphose."

"Ainsi une simple poterie devient un raccourci de l'Univers."

"Si le couple est allongé sous l'étoffe comme dans la mort, c'est que le lit aussi est une tombe."

"La calebasse flotte sur les eaux entraînant l'imprudent vers les génies qui boivent son sang par les narines."

"Le cuivre, c'est l'excrément des génies d'eau qui sont dans l'humidité céleste."

"Le Nommô urine les pluies et les brouillards. Et par son membre frontal il émet la semence fécondante dans la féminité du soleil, dans la femme et dans les graines enfouies dans la terre."

>> page suivante : un résumé de la cosmogonie Dogon


 

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Une famille africaine

Mais ces 8 jours seront aussi une unique occasion de découvrir la vie rurale africaine, notamment lors d'une demi-journée avec la famille de notre guide.

Sa femme sépare le son en versant le mil du haut d'une calebasse. Ensuite, longue, très longue séance de pillage. Aline peut témoigner à quel point le pilon est lourd. La femme frappe de toutes ses forces en haletant au milieu de son chant.

A côté de nous, des portées de gosses au ventre et nombril proéminents chahutent dans la cour truffée de crottes. Un mouton passe sous un morceau de viande séchant au vent. Des poules picorent les grains de mil tombés. On se sent parachuté dans l'intimité d'une famille africaine.

Le tô traditionnel est prêt. A table ! Ou plutôt à terre, à manger à l'Africaine. On plonge les mains dans la pâte de mil verdâtre, qu'on enrobe de sauce de feuilles de baobab gluantes. On enfourne tous ses doigts dégoulinants au fond de la gorge et on est définitivement écoeurés et émerveillés !

 

 

 

 

       
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  >> La page fourre-tout sur les Dogons
     
 

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