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Une ville-fantôme

Tombouctou évoque à l'esprit des caravanes chargées d'épices, des coupoles en or et des savants arabes devisant devant l'Université.

En arrivant, on découvre une ville presque fantôme recouverte d'une couche de sable. Quelques jolies portes ouvragées et la mosquée témoignent de la splendeur d'antan quand la ville était un phare de la civilisation musulmane.

Mais beaucoup de maisons sont abandonnées. Le sable omniprésent pénètre à l'intérieur des patios. Il se mêle jusqu'à la nourriture, ça crisse sous les dents. C'est finalement assez émouvant de voir cette ville être peu à peu avalée par le désert.

Cela angoisse-t-il les touaregs de Tombouctou ? Comme le dit notre guide avec sa sagesse toute musulmane : "On vient du désert, on peut toujours retourner au désert."

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Les Touaregs

Voilà le vrai trésor de Tombouctou : les Touaregs. Nous partons 4 jours à dos de chameau à leur rencontre.

En fait de désert, il s'agit plutôt du pré-désert. On se croirait dans le Larzac avec des chameaux et des hommes en turban. Mais quelle récompense pour nos fesses écorchées par la selle, que de passer nos journées avec les "seigneurs du désert".

Avec Abdurahman, notre guide, superbe touareg pure souche, on ressent un peu leur mode de vie, leur contemplation du désert, leur convivialité avec ces interminables cérémonies du thé. Par geste et quelques mots de français, il nous apprend un peu d'arabe et de tamashek. Au programme roulis de chameau, silence, gestes et sourires.

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Nous dormons un soir dans le campement de sa famille. On imaginait un cercle de tentes pleines de tapis colorés, avec un grand feu de bois au centre.

En fait de village d'Asterix du désert, on voit une grande toile blanche, les bords enfoncés dans le sable, le centre soulevé par 2 grands morceaux de bois. C'est tout. Au loin on voit la tente similaire du plus proche voisin.

Calés dans un coin des couvertures, les provisions de mil, des ustensiles de cuisine. Voilà tout le patrimoine de cette famille Touareg. On est ébranlé par un tel dénuement, recensant mentalement tous les objets entassés dans notre appartement de jeune couple parisien.

La famille est adorable, les enfants sont les premiers à nous entourer de paires d'yeux grands comme des soucoupes. Encore une fois l'appareil numérique opère sa magie. Les enfants sont hilares en se voyant à l'écran, se montrent du doigt et tombent à la renverse.

Deux jeunes femmes s'enhardissent et nous demandent de les photographier. Elles sont tellement enthousiastes qu'elles nous emmènent chez la mama pour lui tirer aussi le portrait.

Au final, outre une belle galerie de portrait, on garde un souvenir très fort de cette rencontre au delà du langage, avec un peuple dénué de tout mais qui ne quitterait leur désert pour rien au monde.

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