Madras &
pays tamul
 
   
 

 

 

 

 

 

 

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Madras

30 h de train plus tard (bien plus confortable qu'attendu), et nous voici de l'autre côté de l'Inde, dans la grande métropole du Sud.

Malgré les différences avec le Nord - l'écriture, la peau foncée des tamouls, on est bien encore dans la même folie indienne. Une course en rickshaw (tricycle à moteur) plutôt agressive et acrobatique nous en donne une bonne introduction : grands buildings modernes, vieux bâtiments décrépis, ponts aériens, vendeurs ambulants. Et toujours ce mélange si spécial d'épices de l'Inde : couleurs, bruits et odeurs, plus ou moins agréables mais toujours toniques !

Havre de paix dans un quartier de quincaillers en tout genre : un temple de tyle Dravidien avec sa pyramide de personnages peints très saints et très naïfs. L'intérieur est sombre, enfumé d'encens. Des divinités en bois noir ou en cuivre gravé attendent la prière.

 

 
 

 

:: le cinéma indien  
 


Un moustachu bien gras en jupette traditionnelle se prend à rêver de sa timide cousine en sari. Et tout se fait onirique et délirant.

Les tourtereaux se retrouvent en costumes princiers, décorés comme des guirlandes. Deux coeurs d'hommes et de femmes se lancent dans des chorégraphies mélangeant tradition et MTV.

Les scènes se juxtaposent dans un champ d'herbes hautes, sur un parterre d'orange, à Sydney ou Chambord, et inévitablement sur la plage au soleil couchant.

 


Les immenses affiches dans Madras le rappellent, l'industrie cinématographique indienne est énorme et attire des centaines de millions de personnes chaque année.

Ces parenthèses délirantes sont un vrai joyau de kitsch porté au niveau d'art. On en redemande encore !

 
 
 
   
 
 

 

 

 

 

 

 

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Mamallapuram

Bon repos après l'excitation de Madras, on se détend dans ce village de pêcheurs populaire auprès des pélerins hindous et des pélerins touristes.

Au programme : massages, yoga, méditation (transcendantale !), plage, jogging, filet de boeuf chez Alain et heures de discussions à refaire le monde avec Gaëlle & Manu (j'attends votre crumble au saumon fin août à Paris). Ce sera un séjour bien zen pour moi tandis qu'Aline transpire 1 mois entre Kerala et Karnataka.

Mais quand les indiens entreprennent de reconquérir le village pour la grande procession de Vishnu, ils ont vite fait de noyer les touristes par le nombre.

Je suis la file de familles endimanchées et de brahmanes fièrement juchés sur leurs chars en fleurs. Arrivé à la plage, j'entends un bruissement bizarre, différent de la rumeur attendue d'une foule. En m'avançant, je comprends qu'il s'agit des clapotements dans l'eau de centaines de gens entrés dans l'eau tout habillés.

J'avance moi-même, un peu halluciné par cette vision. Dès que des Indiens voient de l'eau, ils deviennent comme fous et ne peuvent s'empêcher d'y courir en vêtement. Des enfants crient. Des jeunes filles se renversent dans les vagues. Des familles jouent à la balle. Un vieux dont le coton colle à la peau, prie et plonge la tête dans l'eau. Hier, cette eau servait encore de toilette publique !

Du haut de son trône fleuri sur la plage, Vishnu contemple le spectacle et reçoit les offrandes de lait de coco et autres victuailles tendues à bout de bras par une foule de femmes ferventes.

En partant, je traverse cette plage transformée par les longues pièces de soies rouges, vertes, fushias, jaunes fluo mises à sécher comme des grandes écharpes multicolores.

 

 
 

 

 

 

 

:: L'Inde spirituelle

Il est curieux de voir tant de visiteurs en quête de l'Inde spirituelle. Souvent, ils en repartent déçus ne voyant qu'une Inde business - alors qu'un Indien n'y verrait rien de contradictoire.

D'autre se tournent vers les nombreux ashrams. Si certains doivent être intéressants, certains exploitent le filon et d'autres tournent à la secte.

Bref, on en apprend ici moins sur l'Inde spirituelle que sur le déboussolement spirituel des occidentaux...

 

 

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Pondichery

Un court séjour dans l'ancien comptoir français de Pondichery me donne un aperçu de deux aspects de l'Inde assez énervants.

D'abord l'ambiance étriquée de la petite communauté d'expats qu'on cotoye dans les (bons) restos français. Suintant de graisse, de bière et d'argent, passant leur journées oisives à critiquer indiens et expats absents, ils ne donnent pas vraiment envie de s'installer ici.

D'autre part, le symptôme Auroville. Cette communauté utopique a été lancée en pleines années 70 avec un généreux projet mondialiste et pacifiste. On voit surtout aujourd'hui une communauté fermée et triste (dont les expats ci-dessus), séparant nettement les européens des indiens, cultivant le culte de la personnalité de "la Mère" fondatrice, dont certains discours sur la pureté du sang font frémir.

Quand on pense que ce projet est largement subventionné par l'UNESCO, l'Union Européenne et la mairie de Paris, on se dit que quelques audits sur les postes "coopération au développement" de nos institutions révèleraient bien des surprises...

 

   
 
   

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